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Du bénéfice de la sieste

Selon un récent article de 20Minuten, un concert de musique Reggae se tenant dans un bistrot de Berne le 18 juillet 2022 a été stoppé suite à la plainte de quelques clients ayant exprimé un malaise à la vue des dreadlocks arborées par plusieurs musiciens (blancs) du groupe.

Après concertation, les organisateurs ont donc décidé d'arrêter le concert, et ont présenté quelques jours plus tard leurs excuses aux membres du public, victimes de ce qui constitue visiblement pour ces derniers un traumatisme au delà du supportable.

Le motif ? "Appropriation Culturelle" par des blancs des dreadlocks, coupe de cheveux appartenant à la culture Reggae-Jamaïcaine.

Un membre du groupe a également jugé nécessaire de se justifier en précisant "Nous ne sommes pas racistes". Nous voilà rassurés !

Hormis ces esprits chagrins incapables de garder leurs névroses personnelles pour le divan de leur psy, on peut raisonnablement supposer que personne n'imagine que ce groupe, ou quiconque portant des dreadlocks, puisse être raciste ou afficher sa domination raciale par l'appropriation d'un élément provenant d'une sphère culturelle autre que la sphère culturelle "blanche".

Il y a pourtant des solutions simples à ce type de malaise:

1. Passer son chemin et aller ailleurs regarder/écouter autre chose.
2. Garder son avis pour soi et en parler à son psy, la personne la plus à même d'apporter une aide face à un traumatisme.
3. Gérer ses névroses avec soi-même et foutre la paix au reste du monde.

Mais non, ces poly-traumatisés du réel ne peuvent laisser passer une occasion d'afficher leur "éveil" aux injustices et la posture de supériorité morale qu'il confère, puisque "eux" ont "vu" qu'il y avait un problème, contrairement à la masse égarée du public qui ne trouve rien à redire ni à penser de dreadlocks sur un crâne blanc.

On retrouve la méthode classique (qui n'existe pas) de la prise d'otage morale des néo-progressistes "woke" (qui n'existent pas), qui fonctionne à plein grâce à la peur provoquée chez les personnes incriminées de se retrouver affublées d'épithètes infamants (raciste, sexiste, extrême droite, réactionnaire, agents de la domination raciale blanche systémique). Pour de modestes artistes locaux ou des patrons de bar, une telle accusation peut rapidement signifier une mort médiatique, sociale, économique, grâce au formidable outil de diffamation et d'annulation de masse que sont les réseaux sociaux. Les exemples ne manquent pas.

On peut aussi y voir un processus proche d'une logique mafieuse:
on vous informe d'un problème - réel ou imaginaire - qui vous piège en ce qu'il vous oblige à réagir dans le sens attendu et sous-entendu par le messager, sans que la demande ait d'ailleurs besoin d'être clairement formulée. Vous vous exécutez donc, en faisant acte d'auto-censure et de contrition pour préserver votre réputation et votre gagne pain, en priant pour que cela suffise à apaiser les néo-justiciers masqués 2.0 , prêts à chasser en meute pour le bien de l'humanité.

En termes mafieux cela donnerait quelque chose comme:
"il se passe chez vous quelque chose qui ne nous plait pas, nous attendons une réaction de votre part qui va dans le sens que nous attendons (et attention, ne vous trompez pas de sens !)..."
Sous-entendu, si vous ne faites rien, ou rien qui aille dans le sens qui leur convient, ils ne pourront pas garantir votre "protection"...

On se souvient de la "polémique" J.K. Rowling, cible de tombereaux d'injures, menaces et demandes d'annulation par une meute de ces néo-justiciers masqués 2.0 .
J.K. Rowling n'étant pas n'importe qui, son éditeur ne peut logiquement pas sacrifier une telle manne financière. Mais une autre romancière, moins connue, ayant pris position publiquement en sa faveur, a perdu ses contrats d'édition du jour au lendemain, son sacrifice ne coûtant ici pas grand chose au regard de la réputation de l'éditeur.

Mais bien entendu, tout ceci n'existe pas et n'est que le produit des fantasmes d'une caste réactionnaire d'hommes blancs d'extrême droite anti-progressistes.

Pour ces "éveillés", il serait tout de même temps de songer à faire une sieste...

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