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Articles

Affichage des articles du août, 2021

La langue, le sexe et l'obsession idéologique

A la source du mouvement en faveur de l'écriture inclusive, il y a bien évidemment l'idéologie (nord-américaine) tribale, identitaire, victimaire, tout-systémique et du ressentiment qui a accouché du néo-féminisme anti-universaliste, et dont chacun a pu être témoin des manifestations. On pourrait considérer l'apparition de cette norme d'écriture comme le rejeton français des exigences "progressistes" sur les questions de genre, sujet d'âpres polémiques et affrontements dans le monde anglophone depuis de nombreuses années. La langue serait donc pour ces néo-progressistes, comme tout autre champ de la vie, un terrain d'oppression et de domination systémique masculine et blanche. What else? La langue française étant grammaticalement "genrée" contrairement à l'anglais, et ne disposant pas d'un neutre spécifique séparé du féminin et du masculin contrairement à d'autres langues romanes, il était inévitable qu'elle se retrouve sur le

To eat or not to eat, that is the question...

Dans un billet précédent, je mentionnais l'intervention à Sciences-Po Paris d'une chercheuse-trouveuse française qui prétendait démontrer le caractère raciste de la cuisine française, puisque cette dernière renforce la «  blanchité alimentaire  » du menu Gaulois en tant qu’expression de domination de notre «  identité raciale  ». Cuisiner et consommer des plats français quand on est soi-même français et de surcroit blanc - malheur ! - serait donc, au pire, se vautrer dans le racisme, au mieux, se faire son allié. Eh bien, seriez-vous tentés de dire dans un moment d’égarement, s’il nous faut délaisser le navarin d’agneau, il nous reste encore la cuisine chinoise, mexicaine, marocaine, libanaise ou sénégalaise ! Pauvres naïfs que vous êtes... D’après de nombreux collègues de cette chercheuse ainsi que leurs ouailles, cuisiner et consommer des plats « non-blancs » lorsqu’on est soi-même blanc relève de l’appropriation culturelle, soit le vol à notre profit d’oppresseurs blancs