Dans
un billet précédent, je mentionnais l'intervention à Sciences-Po Paris d'une chercheuse-trouveuse française qui prétendait démontrer le caractère raciste de la cuisine française, puisque cette dernière renforce la « blanchité alimentaire » du menu Gaulois en
tant qu’expression de domination de notre « identité raciale ».
Cuisiner et consommer des plats français quand on est soi-même français et de surcroit
blanc - malheur ! - serait donc, au pire, se vautrer dans le racisme, au mieux,
se faire son allié. Eh bien, seriez-vous tentés de dire dans un moment d’égarement,
s’il nous faut délaisser le navarin d’agneau, il nous reste encore la cuisine chinoise,
mexicaine, marocaine, libanaise ou sénégalaise !
Pauvres naïfs que vous êtes...
D’après de nombreux collègues de cette chercheuse ainsi que leurs ouailles,
cuisiner et consommer des plats « non-blancs » lorsqu’on est soi-même
blanc relève de l’appropriation culturelle, soit le vol à notre profit d’oppresseurs blancs du produit d’une
culture plus ou moins fortement opprimée.
Il s’agit donc aussi, comme pour le navarin d’agneau, d’une expression de la "domination"
de notre « identité raciale ».
Autrement dit, pour les hérauts du progrès social identitaire, dès l’instant que des
ingrédients sont cuisinés, pour former un plat de n’importe quelle origine
culturelle et consommé par des humains blancs, nous sommes en présence d’une entreprise
de "domination raciale systémique".
Pour faire encore plus simple, un blanc qui se nourrit, c’est du racisme
systémique.
Bon appétit. Ou bonne grève de la faim, au choix.
Nouvelle publication décoloniale, " Universalisme", par Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, collection « Le mot est faible », Anamosa, 2022. Au milieu de déclarations pertinentes et d'intentions affichées de ne point y toucher, les citations, disponibles ici , montrent pourtant un étalage assez exhaustif de l'arsenal sémantique et discursif de la proposition du "wokisme", qui n'existe pas, et que nous pourrons appeler "néo-progressisme" ou "post-progressisme", puisqu'il faut bien trouver un substantif qui satisfasse ses représentants et éviter autant que possible les querelles stériles et inutiles sur l'étiquette à accoler au produit, qui, lui, ne change pas de nature et c'est bien sa nature qui pose problème. Revue de détail non-exhaustive: " universaliser est un verbe transitif, comme coloniser. Il établit un rapport de domination entre le sujet universalisant et l’objet sauvage à universaliser, coloniser, civil